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Sep 3

Adelphe est mort.

Adelphe
Adelphe est mort.

Je doute excessivement de moi.

Chaque fois que je prononce cette phrase auprès de ceux qui me connaissent, ils croient que je mens. Comment je peux dire que je doute de moi alors que je fais des choses qu’ils ne feraient même pas ou qu’ils ont peur de faire ? Je sais que même là certains me diront que je mens. Soit.

Cependant cela n’a pas toujours été le cas. J’ai commencé par avoir des doutes en classe de seconde. Avant cette classe, je n’avais peur de rien. Il fallait avoir une foi aussi grande qu’une graine de moutarde pour déplacer les montagnes. J’avais en ma possession une graine d’avocat pour vous dire. La vie c’était quoi ? Un jeu où je me régalais à jouer selon mes règles. En plus ça marchait. Donc je n’allais pas changer la compo. En seconde, mes parents m’ont pris un prof de maison. Je m’étais lancé dans une série scientifique avec pour but de finir en série C. Si vous êtes parents et vous passez par ici, ne laissez jamais votre enfant faire la C !

Le prof qu’on m’a assigné, la première fois que je l’ai vu, je me suis posé pas mal de questions. C’était un jeune qui était encore à l’université et selon mes potes chez qui il intervenait, c’était le meilleur. J’attendais de voir ce qu’il avait dans le ventre. Lors de notre première séance, je devais faire des démonstrations. C’était des choses que je connaissais bien, mais la manière dont il me posait les questions m’a fait un truc. J’avais trouvé la démonstration, cependant ce jour-là quelque chose s’était brisé en moi.

Et pour cause, pour la première fois de ma vie je doutais mais genre vraiment de moi. A chaque étape de ma démonstration il me questionnait : « Es-tu sûr de ta réponse ? ». Honnêtement on ne me l’avait jamais fait. En classe peut-être mais je savais que j’étais le meilleur donc voilà c’était évident. Lui, il avait une manière vicieuse de me poser la question. So, durant toute la seconde et tout le reste de mon cursus, j’ai continué par douter de moi. On est devenu très potes Eddie et moi. Une fois lors d’une discussion, il m’a dit que le pourquoi il a voulu briser cette confiance que j’avais en moi c’était pour voir si j’allais me relever ou voir comment je ferai.

Qu’est-ce que cela a vraiment changé dans ma vie ? Beaucoup de choses. Durant mes années au lycée, je doutais beaucoup mais j’ai pu lancer une compétition génie en herbe dans mon école et convaincre les professeurs, mes amis de me soutenir. Oui j’avais eu les couilles pour malgré le fait que je doutais. Avoir des doutes étaient finalement mon moteur pour m’aider à prendre encore plus confiance en moi et me donner encore plus à fond.

Le passé ? Non. Le présent ? OUI

Quand je suis arrivé en France, j’ai remarqué que ces doutes s’en étaient allés pour laisser place à la peur. J’avais peur de presque tout et rien. Je n’avais plus cette grosse paire de couilles. Il y a deux ans je pense, j’ai laissé un mail à mes amis que pour leur dire que je partais pour des mois de silence. Pourquoi ? Je voulais partir à la recherche de cet Adelphe. Cet Adelphe intrépide qui n’avait pas froid aux yeux et qui arrivait à faire tout ce qu’il voulait. Je ne me rappelle plus de combien de mois j’ai fait en étant off mais je n’ai rien trouvé.

Adelphe avait disparu, il s’était volatilisé. J’avais des bribes de comment il était, ce qu’il faisait, mais je ne pouvais plus le redevenir ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Et pourtant j’avais besoin de lui pour retrouver un sens à ma vie que je trouvais très nulle. J’avais un idéal de mon avenir que lui pouvait accomplir. Pas le Adelphe que j’étais présentement. Mais zéro.

Adelphe était mort.

On a une seule vie. Mais dans cette vie, on peut mourir plusieurs fois.

Je suis mort.

Oui je suis encore une fois mort. Cette mort est survenue tout récemment. J’ai accumulé trop de choses, je me posais sans cesse des questions sur ce que je voulais faire plus tard. J’ai toujours envié les gens qui avaient un domaine dans lequel ils excellent. Ils savent qu’ils peuvent mourir pour ça. Moi, je peux mourir pour beaucoup de choses. C’est à la fois plaisant mais énergique. Beaucoup m’ont déjà parlé du fait d’écrire ses objectifs, de mettre des priorités. Je vais vous dire une vérité aujourd’hui : ça ne marche pas ! En tout cas pas pour moi. Ecrire les objectifs ou les prioriser ne te les efface pas de ton cerveau, ne mets pas en pause les autres qui ont la même idée et le font déjà, ne te fait pas moins penser que t’es une merde et qu’il te manque encore des choses pour atteindre tout ça ou te rappelle à quel point ta manière d’être ne correspond pas tout à fait à ce que tu veux.

C’est en ça que l’autre Adelphe me manquait. Hélas il est mort.

Quand ces moments de questionnements interviennent, ce que je fais souvent c’est de me concentrer sur une série bien morose où je vais encore bien me plonger dans les abysses et finir par chialer sur ma vie et me demander pourquoi c’est toujours moi qui ait un avenir nuageux alors que pour certains c’est clair comme de l’eau de roche. La série que je suis c’est Les Frères Scott. Je ne l’ai jamais vue. A une époque les gens en faisaient leur choux gras mais je ne trouvais pas l’importance de la voir en ce moment là. Comme les livres, je pense que certains films, certaines séries, certains documentaires, choisissent le bon moment pour venir nous faire une Will Smith.

Lucas venant de sortir d’un triangle amoureux t’as peur avec Peyton et Brooke s’en voulait énormément. Il s’est donc dit qu’il allait partir se recueillir un peu et se retrouver (ça me rappelle vaguement quelqu’un). Il a une recommandation ou plutôt une question qu’il a reçu qui m’a fait tilt. Son coach de basket lui a demandé : « Pourquoi tu veux retrouver l’autre Lucas sans avoir découvert ce que le nouveau Lucas t’offre ? ».

Cela m’a fait penser au fait que je voulais plusieurs fois ressusciter l’ancien Adelphe. Mais il n’était pas Jésus. Ce faisant, j’oubliais ce nouveau moi. Je me refusais à découvrir et je ne lui donnais pas la possibilité de me montrer ce qu’il avait à m’apprendre, ce qu’il était. Je m’entêtais à vouloir revoir l’autre et refusait de voir que le nouveau moi était à côté et n’attendait que moi.

Je compte dès maintenant m’ouvrir plus à ce nouveau moi. Je veux qu’il m’en apprenne encore plus sur lui. Et pour ce qui est de l’avenir, « je ne sais pas si c’est moi qui regarde l’avenir ou si c’est l’avenir qui me regarde. Pour que l’avenir me regarde, il faut que je sois talentueux. Il faut aussi que je sois meilleur pour que le monde ait besoin de moi ». Je ferai tout pour déchaîner ce nouveau moi et continuer par faire mon petit chemin.

Pour améliorer notre écriture et nous donner plus d’excitations, j’ai balancé un challenge à mon pote Ab. Pour ce premier challenge notre texte devait tourner autour de cette phrase que Damso a prononcé lors d’une interview : « Je ne sais pas si c’est moi qui regarde l’avenir ou si c’est l’avenir qui me regarde. Pour que l’avenir me regarde, il faut que je sois talentueux. Il faut aussi que je sois meilleur pour que le monde ait besoin de moi « . Si ça vous parle, n’hésitez pas à participer au jeu.

Si vous avez des questions, des idées géniales à partager ou si vous voulez simplement discuter de l'article tout en évitant les lenteurs du pigeon voyageur, envoyez-moi un e-mail à misterkelphe@gmail.com. Je promets de répondre plus vite que Flash lors d'une course contre un escargot ! 🏃🐌

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