Salut chez vous ! Est-ce que vous connaissez Dick Fosbury ? Les mordus de l’athlétisme le connaîtront sûrement.
Alors faisons un retour en arrière. Pour la petite Histoire, Fosbury est un athlète américain de saut en hauteur qui n’a participé qu’à une seule grande compétition : les jeux olympiques de Mexico et en est sorti avec une médaille en Or. 1968, nous sommes toujours en guerre froide. Les jeux olympiques se déroulent dans une ambiance pas très commune. Les Etats-Unis ont un enjeu important : celui d’en découdre avec les soviets. C’est là qu’apparaît le nouveau venu en saut en Hauteur, Dick Fosbury. Pour rappel en ce temps les sauteurs utilisaient la technique du Rouleau Ventral (le fait d’attaquer la barre latéralement, sur le pied intérieur et s’enrouler autour d’elle à l’Horizontale).
Mais le gabarit imposant de 1.93 ne permettait pas à Fosbury d’utiliser cette technique, car son centre de gravité était plus haut. A la vue de ses mauvais résultats, son coach a voulu le convertir en athlète triple saut. C’est ainsi que Fosbury met en place une autre technique dans son stade d’entraînement : il attaque la barre avec son mauvais pied, de dos, se couche sur la barre et tombe littéralement de l’autre côté. Il se qualifie in extremis pour les jeux de Mexico. Voilà notre homme dans une compétition, sa première. Il avance sur la piste, prend son élan et badaboum ! Il élimine une barre à 2.22m à son premier essai. Le public est aux anges. Les soviets affirment que le saut est illégal et décident qu’il soit disqualifié. Les juges après avoir lu les règlements virent que ce dernier n’impose ni pied d’attaque, ni angle pour franchir la barre, ni sur le fait de chuter à l’arrivée. Fosbury est médaillé d’or. Après la compétition il retourne à ses études et sortira plus tard Ingénieur en Génie Civil. Son saut fut perfectionné et on lui donna le nom de Fosbury Flop pour montrer son saut de dos.
Fosbury Fosbury flop
Quelle est la moralité de cette Histoire ?
Il faut éliminer impitoyablement les habitudes qui vous empêchent de progresser !
Voyez-vous, il faut savoir innover, remettre en cause ce qui est existant, sortir du cadre, penser « out of the box ». Il est vrai que ce n’est pas toujours facile. Mais Dick nous livre un conseil utile : savoir distinguer la règle et l’habitude.
Il est souvent très facile de se leurrer : les habitudes sont parfois tellement enracinées qu’on les prend pour des règles. Les exemples sont bien nombreux. La constitution belge de 1830 précise que « la Nation Belge adopte les couleurs rouge, jaune et noir ». Pourtant, c’est aujourd’hui un drapeau noir, jaune et rouge qui est utilisé partout. Le drapeau Belge est à l’envers depuis 190 ans ! La règle pèse bien peu face à l’habitude et personne ne cherche d’ailleurs à la remettre en cause.
Le poids des habitudes limite dès fois notre créativité. La façon de sauter des athlètes n’étaient pas dénués d’intérêt. Sauf si elles nuisent à leur performance ! C’est ce que Dick Fosbury avait compris avant tout le monde.
Comment alors avoir de nouvelles idées ?
1- Allez directement de l’idée à l’action

John Ingledew a recensé plusieurs méthodes pour générer des idées. Mais il dit aussi : « Une idée en appelle une autre. La meilleure façon d’avoir des idées, c’est donc de réagir à une précédente. » Commencez toujours par mettre en œuvre l’idée précédente pour en avoir une autre. Il y a aussi une chose à savoir, ce ne sont pas toujours les meilleures idées qui mènent à la réussite, mais celles qui sont mises en œuvre. Thomas Edison le disait bien : « Le génie, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration. » C’est souvent que les choses deviennent plus compliquées, on cherche à avoir l’idée du siècle et du coup on enterre plusieurs de nos idées. Pour éviter cela, faites preuve de discipline. Choisissez drastiquement pour retenir les meilleures, faites le premier pas, même s’il est minuscule car c’est ce qui va vous mettre sur le chemin. Enfin jouez collectif, une idée ne va jamais loin si elle est portée par une seule personne.
2- N’ayez pas la tête dans le guidon, regarder loin devant
Souvent le principal frein à la créativité dans n’importe quel domaine, c’est souvent le fait de ne pas prendre de la hauteur, on s’entête souvent dans ce qui se fait parce qu’on se dit que du moment que ça marche, il faut continuer ainsi. Mais souvent, il faut essayer de voir les nouveautés dans notre domaine pour pouvoir avoir une vision des choses à venir, remanier en quelque sorte notre créativité. C’est ce que bons nombres d’entreprises font en faisant ce qu’on appelle des « digital café » où ils voient un peu tout ce qui se passe autour d’eux pour voir autrement et ainsi faire souffler un vent d’innovation.
3- Ne considérer pas avec dédain ce qui est moins sexy
Souvent quand on parle d’innovation, on pense que c’est toujours au High tech. Mais c’est à tort de penser cela. L’innovation peut se faire en toute chose. Ce que nous considérons comme quelque chose de banale nécessite dès fois des innovations. Changer sa façon de faire du training est banal mais c’est de l’innovation, apprendre une autre manière de bosser c’est banal, mais c’est une innovation. James Dyson, « le Steve jobs de l’électroménager » le montre si bien en innovant ce secteur par la mise en place des aspirateurs sans sac. Il montre ainsi que la créativité ne se limite pas aux secteurs de pointe, bien au contraire.
4- Amusez-vous !
En 1957, les russes lancent le satellite Spoutnik. Deux jeunes chercheurs américains du Maryland s’amusent à écouter le signal émis par Spoutnik qui tourne autour de la terre. Ce fut une idée sympa. Beaucoup de collègues se joignent à eux. L’un est spécialisé dans le calcul de trajectoire. Il s’amuse à dessiner la trajectoire du satellite autour de la terre en décryptant la déformation du signal (effet Doppler). Leur chef réalise qu’ils viennent ainsi de trouver un moyen de localiser un point dans l’espace à partir d’un point sur la terre. Une idée lui vient : « Et si on faisait l’inverse ? » Ainsi naît le GPS, consistant à localiser un point sur la terre à partir d’un point de l’espace. Le GPS n’est pas le fruit d’une idée géniale. Ce fut le fruit d’un enchaînement d’idées, les unes rebondissant sur les autres dans une ambiance potache de bonne humeur et de défi. Le jeu et l’amusement sont des terreaux favorables à la naissance des idées. Favorisez-les !
Pour finir, il faut savoir une chose : Tu n’as pas besoin d’être comme tout le monde. Comme Dick, pas besoin de singer. Invente-toi, laisse place à ton imagination. Mais surtout il faut bien au préalable avoir lu les règles pour pouvoir les contourner et les mettre à ton avantage.
Alea Jacta Est !
5 réponses
🙌🏾 C’était magnifique
Je vous remercie
🤷🏽♂️🤷🏽♂️
Ewooo j’attends ton livre han🙌🏾
inch allah